LETTRE OUVERTE
( le 2 février 2019 )
Direction de l’Institut Mines-Télécom,
Étant enseignant-chercheur de science humaine et de chinois, je travaille au campus Évry, attaché au Business School (IMT-BS), l’une des écoles de l’Institut Mines-Telecom (IMT, dont le siège à Paris).
Si je vous adresse cette lettre ouverte, c’est pour vous lancer un appel : Suspendre la collaboration entre l’IMT et la Chine (surtout Huawei) par des mesures nécessaires, dont celles que je pense et propose sont ci-dessous :
- fermer le campus de l’IMT en Chine (s’il existe, quoi que déjà ouvert ou au chantier) ;
- arrêter le recrutement des étudiants chinois aux études doctorales (or il ne s’agirait pas du recrutement des étudiants chinois aux niveaux moins élevés tels Master) ;
- interrompre la coopération avec Huawei (entreprise chinoise des télécoms qui espionne fréquemment dans nombre de pays) à tous niveaux (financement, échanges pédagogique et scientifique, laboratoire mixte, recherche bilatérale, formation continue, stage des étudiants, « Seeds for the Future », etc.) ;
- effectuer une éducation anti-espionnage pour le personnel et les étudiants.
Faisant partie de l’IMT, je comprends bien les difficultés que l’IMT envisage. Mais la situation actuelle oblige l’IMT à regarder sérieusement les circonstances ci-dessous :
(1) L’article 7 de « La Loi sur le Renseignement national de la République populaire de Chine » (27 juin 2017) : Conformément à la loi, tout organisme et tout citoyen doivent soutenir, aider, coopérer quant au travail de renseignement national, et garder les secrets qu’ils connaissent sur le travail de renseignement national. L’État protège l’individu et l’organisme qui soutiennent, aident, coopèrent pour le travail de renseignement national.
(2) Les activités d’espionnage effectuées par Huawei sont reportées par les médias à l’échelle internationale. Les reportages révèlent les contextes corrélatifs de plus en plus amplement et divulguent les dessous afférents de plus en plus en profondeur (depuis une dizaine d’années).
(3) Les activités d’un tel genre faites par Huawei au campus de l’IMT sont aussi révélées plus ou moins par le reportage « Comment la France surveille de très près le géant chinois des télécoms Huawei », dans « chanllenges.fr » (site) et « GL9News » (site), (28 juin 2018).
(4) Andrus Ansip, vice-président de la Commission européenne et chargé du marché unique numérique, a lancé une mise en garde contre les entreprises technologiques chinoises dont la première est Huawei (7 décembre 2018).
(5) Orange, la plus grande entreprise française de télécoms, a exclu Huawei de son réseau 5G (décembre 2018).
(6) L’université d’Oxford (Royaume-Uni) a suspendu tout financement de Huawei (8 janvier 2019).
(7) Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, a déjà confirmé que le gouvernement de France est « conscient des risques » d’espionnage liés à Huawei (23 janvier 2019).
En pensant tout cela et avec tous mes respects, je vous prie, Mesdames, Messieurs, de bien vouloir réfléchir sur cet appel qui provient d’un enseignant ordinaire.
SONG Zheng-Shi