Il a été arrêté l’année dernière au mois de juillet pour avoir appris à réciter le Coran auprès d’un imam. À ce jour, sa libération demeure incertaine.
Le 1er octobre est jour de fête nationale en Chine, et la plupart des gens préfèrent passer ce jour férié en famille. Cependant, pour les Ouïghours, dont plus de 1 000 000 sont actuellement en détention dans des camps de « transformation par l’éducation », c’est un jour de tourment et de souffrance.
Bitter Winter s’est entretenu récemment avec un couple de personnes âgées de la ville de Yining dans la province du Xinjiang. Leur fils, Shayiti (nom d’emprunt), a été arrêté l’année dernière au mois de juillet pour avoir appris à réciter le Coran auprès d’un imam âgé. Après avoir passé un an et demi en détention, sa libération demeure incertaine.
« Il a toujours eu des problèmes de santé, et depuis qu’il est en détention, il a déjà été emmené à l’hôpital sept fois », ont révélé les parents de Shayiti. La dernière fois qu’ils l’ont vu remonte à plus de cinq mois, et au regard de l’environnement insalubre des camps, l’état de Shayiti pourrait avoir empiré.
Shayiti était également le seul membre de sa famille qui travaillait, et depuis son incarcération, ses parents ont été contraints de vendre du pain pour subvenir à leurs besoins, mais n’y parviennent pas. Ils ont dit que : « Cet argent ne peut servir qu’à acheter de quoi se nourrir. Les frais de scolarité de notre petit-fils de 6 ans s’élèvent à plus de 500 RMB (72 USD) par semestre. Nous devons nous endetter pour qu’il puisse aller à l’école ».
En plus des difficultés financières, ses parents doivent également faire face au traumatisme émotionnel qui en résulte. « Notre petit-fils de 3 ans se réveille souvent en pleurs au milieu de la nuit après avoir rêvé de son père. Tout ce que leur mère peut faire c’est lui donner une photo de son père qu’il tient tendrement chaque fois jusqu’à ce qu’il se rendorme ».
Dans la province du Xinjiang, les membres des familles des détenus sont aussi obligés de suivre des cours d’endoctrinement politique. La femme de Shayiti ne fait pas exception à cette règle. Elle apprend le mandarin le lundi, l’hymne national le mercredi et la politique le dimanche.
Reportage : Li Zaili